En pleine crise identitaire, je ne sais plus où j'en suis.
Je veux mourir. Tous les jours. Et tout le monde s'en fiche.
Avec G. on s'est quitté d'un commun accord, mais il "était plus d'accord que moi". Forcément, il ne m'a jamais aimé. Je ne lui ai servi que d'éponge de son ancienne relation.
En même temps, j'ai l'impression d'avoir tout fait capoté. Volontairement. Me prouver que de toute façon, personne ne peut m'aimer car je ne suis pas une personne aimable.
Quand je m'auto-analyse deux secondes, je vois l'affolante similitude entre mon incapacité à construire un joli couple et la relation malade d'avec ma mère. Ça fout les jetons.
G. est-il responsable de ce qui m'arrive ? J'aurais envie qu'il le soit. Ce serait plus facile.
Je suis triste. Je n'arrive pas à lui pardonner de ne jamais m'avoir aimé. Et en même temps, pourquoi ne suis-je pas partie avant ? Parce que j'avais peur d'être seule ? Parce que j'avais de l'empathie pour lui ? Parce que j'avais envie de le soigner (mission de vie) ? Parce que je trouve ça normal d'être avec quelqu'un qui ne m'aime pas ?
Je suis triste qu'il se soit servie de moi. Je suis triste de l'avoir laissé se servir de moi. En fait, c'est à moi que je ne pardonne pas.
Je ne comprends pas qu'il soit parti maintenant, maintenant que rien ne va. Est-ce que ce n'est pas une "non-assistance à personne en danger" ?
En fait, c'est encore pire qu'avant. Le cadre des études est fini. Plus rien ne me (re)tient. Ma barque prend l'eau. Même si j'essaie de remplir mon bullet journal d'objectifs, je n'avance pas. Je ne fais qu'écoper l'eau de la barque. Parfois je me stoppe plus ou moins longtemps et j'observe l'eau monté, j'observe l'insignifiance de nos vies. Rien ne sert à rien. Tout le monde s'agite à faire du vent.. Ainsi je me noie un peu, puis j'écope de nouveau. Mais jamais je ne répare la fissure. Tellement nulle.
En parallèle de ma dépression chronique avec laquelle je suis toujours passée entre les mailles du filet car personne ne m'aime assez pour vouloir m'aider, je suis en pleine crise identitaire. Je m'étais jeté dans le zéro déchet à corps perdu. C'est un mouvement de psycho-rigide qui m'allait bien : prendre sur ces épaules plus de responsabilité que nécessaire, être efficace, être un petit soldat de la responsabilité citoyenne, faire mieux, toujours. J'adore obéir et rentrer dans les cases tout en pensant que je suis libre. Ça me donne de la contenance.