C'est un atelier où nous sommes accompagné dans l'écriture. La personne qui le dirige nous donne un thème de rédaction, nous choisissons notre plus belle plume et top départ ! : "soyez créatif".
Pour ma part, les premiers ateliers n'ont pas était très facile. Non par ce que je ne sais pas écrire, mais surtout car je n'aime pas vraiment que l'on m'impose un cadre... Enfin, par la suite je me suis approprié les thématiques et ça était mieux.
Voici l'une de mes premières productions.
Bonne lecture !
DANS VOTRE PRODUCTION PERSONNELLE, RÉUTILISER DE MANIÈRE RÉCURRENTE L'EXTRAIT DU ROMAN LE BAISER DANS LA NUQUE D'HUGO BORIS.
" Cet homme-là a un secret. Elle le sait, le sent, le tait. Il n'y a pas que son allure de Britannique, il y a sa tristesse, certains jours. Comme un chagrin en intérim, un silence qui pleure, quelque chose de veuf. "
Elle le sait, le sent, le tait. Elle repense souvent au soir de leur rencontre. Cela la remplit de joie mais la plonge inexorablement et inexplicablement dans une mélancolie profonde. Il est là. Devant elle, maintenant. Elle ne comprend pas bien ce qu'il attend d'elle. Tout ce dont elle se doute c'est que cet homme là a un secret. Elle aimerait que ce ne soit pas le cas mais malgré elle, elle le sait, le sent, le tait.
Elle
l'aime et c'est bien ça l'ennui. Il n'y a pas que son allure de
Britannique qui est charmante. Il y a sa tristesse, certains jours.
Elle ferait n'importe quoi pour son amour. Elle est désespérée,
malheureuse, suicidaire. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle
ne sait plus pourquoi elle est assise dans ce pub lugubre, de mauvais
goût, ce pub déserté par les clients habituels du vendredi soir...
Vendredi soir. Elle était habituée à aimer ce moment de la
semaine. Mais ce soir ? Que fait-elle là ? Elle ne sait
plus. Qui est cet homme ? Il y a dans l'air comme un chagrin en
intérim, un silence qui pleure, quelque chose de veuf. De qui est-ce
la faute ? A-t-il dit ce qu'elle redoutait ? Est-elle en
train de saigner ? Oui, elle saigne.
Elle
a mal. Elle voudrait crier que cet homme-là a un secret, mais elle
ne peut s'y résoudre. Pourtant elle le sait, elle en est certaine
maintenant. Son allure de Britannique ne le pardonne même pas. Il
n'a pas le droit. Les mouches elle-mêmes devrait arrêter de voler !
Elle le sent mais ne veut pas y croire. Cet homme là reste
silencieux mais ces yeux relatent quelque chose de veuf. Ils sont
bleus sombres, comme la mer après l'orage.
Maintenant,
c'est le silence. Oppressant. Elle veux le faire souffrir !
Toujours le silence... Tout ce qu'elle veut, elle, c'est qu'il parle,
qu'il lui révèle ce secret. Elle sait pertinemment qu'il en a un,
« it's
obvious »
comme semble narguer son allure de Britannique. Elle pourrait mourir
sur place, tellement ce silence l'opprime. Et sa douleur ? Et
son chagrin ? Il s'en fiche. Elle a mal, elle le tait.
Quand
elle y repense, sa vie avec lui n'a été ponctuée que de non-dits
et de chagrins en intérim. C'est le propre de cet homme-là, sa
nature profonde. Quand elle y réfléchit, elle voudrait que ça
cesse. Oui, fini ce silence ! Parle ! Pleure ! Que ça
finisse bon-sang.
Il
y a quelque chose de veuf. Beaucoup chez lui, un peu chez elle.
Maintenant, l'attente fait place à la déchirure, le silence aux
sanglots et la tristesse à la mélancolie.
Elle
le tait. Le dire à haute voix le rendrait réel. Ce secret devrait,
pour toujours, rester dans les profondeurs de l'oubli. Comment
allait-elle être jugée ? Cela ne se faisait pas, chez ces
femmes là. Il lui semblait entendre : « Quand on a un
homme, on sait le garder ! ». Pourtant, cet Anglais là
n'a jamais voulu appartenir à qui que ce soit. Et que dire de sa
tristesse si particulière ? Après tout, elle est un poids dans
l'histoire de leur couple. Ce chagrin, c'est celui d'un homme qui
cache quelque chose et qui ne sait comment faire pour être
totalement lui-même.
Non,
il n'aimait plus cette femme. En vérité, il n'aimerait plus aucune
autres femmes.
Il
sait qu'elle ne s'en remettra jamais. Il sent qu'il restera pour
elle, le regret de sa vie. Mais
il le tait.